Définition Larousse du mot deuil: "Processus psychique mis en œuvre par le sujet à la perte d'un objet d'amour externe".
Nous avons quasiment tous été confrontés à un deuil même si pour ma part, pendant mon enfance on a cherché à me "protéger" des décès des grand-parents. Nier la mort et vouloir épargner nos enfants d'une suite naturelle de la vie n'est pas forcément à faire. On peut grandir avec une peur de la mort et beaucoup de questions.
Pour les personnes ayant peur de la mort, la vôtre ou celle des autres, je vous conseillerai de lire des livres sur l'au-delà, la vie après la mort, des témoignages de puissants médiums et de passeurs d'âmes dont la mort est leur métier. J'ai beaucoup appris des professionnels qui décrivent un monde meilleur (c'est le moins qu'on puisse dire) où règnent la paix et l'amour, ce serait dommage de ne pas y croire, mais encore une fois, je ne juge pas, chacun est libre.
J'ai surtout appris que la mort n'est pas une fin, qu'une âme ne meurt jamais, elle revit dans un nouveau corps et que du coup on continue à vivre (plutôt qu'exister?) après la mort. Vous avez du mal à y croire et cela ne soulage pas vos souffrances? Je vous comprends mais je ne suis pas en train de vous dire d'oublier vos chers êtres disparus car dans cet article il s'agit de personnes pas encore parties.
Pourquoi vouloir faire le deuil avant le décès?
Oh combien de fois ai-j'entendu à travers les larmes étouffées, "nous étions en froid, nous n'avons jamais eu l'occasion de faire la paix et maintenant c'est trop tard". Et oui les regrets, on dit qu'il ne faut pas en avoir mais il est facile de s'en vouloir car on a été pris par le temps, par surprise (mauvaise bien sûr) ou tout simplement happé par la vie...
L'idée de perdre un être cher peut nous permettre de redéfinir les priorités dans notre vie. Lorsque je reçois des personnes qui se polluent la vie de stress, de détails insignifiants ou de tâches quotidiennes chronophages, je dis "stop, respirez et analysons la situation".
Oui votre papa vous sollicite trop, il n'est pas compréhensif de votre planning chargé et votre vie de famille, lui il est à la retraite, il n'a que ça à faire mais il est votre famille aussi. N'attendez pas que cela soit trop tard, profitez de sa présence, c'est notre histoire, nos origines, qui partent lorsque nous perdons nos parents, les souvenirs partent avec eux, une partie de nous part, perdue à jamais.."
Préparer un deuil (et non un décès) oui mais comment?
Même si la médecine a fait d'énormes progrès elle n'est pas encore capable de nous donner l'heure précise de décès pour une personne en fin de vie et encore moins pour quelqu'un qui paraît être en bonne santé.
Nous avons tous des exemples de décès dans notre entourage, annoncés ou subits, le résultat est le même, effondrement. Il est difficile de ne pas avoir des regrets, mais je dirai que le fait de savoir qu'une personne est mourante vous permet au moins de préparer. Mais est-ce qu'on peut vraiment préparer un deuil ou plutôt le décès? Question difficile. Quelle est la différence?
1. Préparation d'un décès
Lorsqu'une personne sait qu'elle va bientôt partir, elle prépare son départ autant administrativement qu'émotionnellement. Une personne qui est dans le déni et ne prépare rien a peut-être tout simplement peur de mourir et a besoin d'être rassurée même si la mort est un sujet qu'on évite d'évoquer ouvertement. Il s'agit plutôt d'une démarche personnelle, en tout cas si on prépare le décès d'un proche on évite d'en parler. Sauf dans le cas de réunir la famille pour qu'elle puisse dire ses adieux.
2. Préparation au deuil
Personne ne sait comment on va réagir aux nouvelles qu'une personne est partie, ailleurs que sur cette terre mais en général l'acceptation ne fait pas partie des émotions mises en avant. Autant trouver des moyens de comprendre et d'acquiescer que nous allons bientôt perdre un être cher si cela peut nous donner l'impression d'avoir une seconde chance. Je m'explique.
Aujourd'hui nous sommes plus mobiles que nos ancêtres et les familles se trouvent parfois dispersées aux quatre coins de la planète. Vous habitez loin de votre famille et vous apprenez qu'un de vos parents est en fin de vie (ou pas, nous ne sommes pas toujours prévenus). Comment réagir pour pas souffrir après? Car il s'agit bien de ceux qui restent qui souffrent et non celui qui est parti.
Comment faire?
Au risque de dire des choses que vous avez certainement entendues maintes fois, vivre l'instant présent, comme si demain n'arrivera jamais. Vivre avec les regrets et des des non-dits de son entourage n'est pas vivre. Communiquer, si vous êtes en froid avec votre famille, mettez-vous dans la peau de quelqu'un qui vient d'apprendre qu'un être cher est décédé. Vous vous sentez comment, en paix car vous n'aviez rien à dire ou coupable car vous n'avez pas eu le temps de pardonner ou de vous faire pardonner?
Une séparation brusque ne génère que des regrets qui peuvent être portés par la personne jusqu'à même se transformer en maladies. Je reçois parfois des personnes qui se punissent car un membre de leur famille est décédé et mes patients ressentent l'injustice d'être encore en vie. Ce sont des personnes qui ont arrêté de vivre quand l'autre personne est décédée.
Faites tout ce que vous pouvez pour rien vous reprocher par la suite. Nous sommes rarement responsable du départ d'une âme et culpabiliser et se punir ne sert à rien, vous êtes d'accord que malheureusement ça ne peut pas ramener la personne à la vie? Si votre famille est loin, organisez des visites, même si la relation est tendue. Beaucoup de personnes n'ont pas eu l'occasion de dire au revoir, la bienveillance, l'amour et surtout le pardon, sont les clefs d'un deuil bien préparé.
Alison
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