Vous avez certainement entendu parler des 5 blessures, l'injustice, l'abandon, l'humiliation, le rejet et la trahison de Lise Bourbeau*. Nous les portons avec nous une bonne partie de notre vie, tels des vieux doudous, devenus inacceptables à l'âge adulte mais familiers.
Aujourd'hui je souhaite aborder une des blessures, celle de l'injustice. La première version de cet article date du 11 février 2020, lorsque j'évoquais des grèves et manifestations en France, devenues presque "la norme". Aujourd'hui nous vivons depuis plus d'un an, une crise sanitaire sans précédent et les sentiments d'injustice sont plus que jamais présents en nous. Entendre dire "ce n'est pas juste", "on doit arrêter de subir", "ils ne pensent pas à nous"...n'est pas inhabituel en cette nouvelle décennie qui démarre fort.
Et si on regardait au fond de nous pour savoir ce qu'on trouvait injuste dans sa propre vie, dans son propre fonctionnement ? D'où viennent ces sentiments de (quasi) haine, colère, "ras-le-bol", sentiments d'être persécuté ? Cela ne date pas d'aujourd'hui au contraire cela vient de tellement loin qu'on ne se souvient pas forcément de l'origine de nos maux.
Listons d'abord les caractéristiques d'une personne qui souffre de l'injustice ou "le rigide" comme dit Lise Bourbeau.
Cette personne est ou a :
- le corps bien proportionné, droit, mais peur de prendre du poids
- la rigidité au niveau des épaules, cou, même bras et jambes
- dynamique et positive
- perfectionniste (manque de souplesse)
- besoin de reconnaissance, peur de se tromper
- exigeante avec elle-même
- la difficulté à reconnaître ses limites
- la notion du mérite plutôt que chance
- aide beaucoup les autres pour que tout soit juste
- la difficulté à accepter l'aide/des cadeaux des autres
- rarement malade car elle évite de ressentir
- la colère - émotion la plus souvent vécue (mais parfois refoulée)
- sexuellement, a du mal à se laisser aller (femme) ou éjaculation précoce (homme)
- plus souvent végétarien
Et quelle est l'origine de cette blessure ?
En ce qui concerne l'injustice, il y a des chances que le parent du même sexe représente en partie l'origine, car lui-même en a souffert. Ce n'est pas forcément le cas pour les autres blessures (humiliation etc.). Si on part de l'idée que vous avez choisi de vous incarner dans cette vie, vous pouvez comprendre que vous aviez besoin de vivre certaines expériences pour évoluer (sur un plan spirituel mais aussi humain).
Le plus souvent, ce type de blessure provient de la pression autoritaire qu’exercent les parents ou adultes. Aujourd'hui nous voyons bien que la plupart d'entre nous ne supporte pas l'autorité. Les personnes qui sont moins impactées sont considéraient comme des personnes qui sont indifférentes ou égoïstes, ce qui n'est pas la réalité, elles ont certainement moins souffert dans leur enfance tout simplement.
Nos comportements vis-à-vis de cette blessure sont animés par la peur. Travailler sur nos peurs équivaut travailler sur l'injustice. Il ne s'agit pas de blâme nos ancêtres pour les peurs qu'on nous a inculquées. Néanmoins, cela nous permet de réaliser que la lignée familiale hérite régulièrement de traits de caractère et des peurs des parents.
Il est possible d'en finir avec ces peurs si on décide qu'elles s'arrêtent ici et maintenant avec vous. Cela suppose que vous êtes prêt à les travailler.
Et comment savoir si j'ai mis le masque du "rigide", c'est-à-dire de la blessure de l'injustice ? Il s'agit de votre ego qui cherche à vous protéger de cette blessure en créant un masque.
- vous devenez dur (parole et corps), perfectionniste, coléreux, impatient et critique - envers les autres mais aussi envers vous-même.
- vous dites aux autres que tout va bien dans votre vie
- vous avez du mal à vous faire plaisir
- vous êtes trop exigeant avec vous-même
Comment travailler l'injustice ?
On commence par reconnaître ces peurs en soi et à les accueillir pour les accepter une fois pour toutes. Vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec cette blessure pour l'accepter mais si vous recherchez l'origine vous l'admettrez assez facilement.
Pendant de longues années vous avez vécu avec, vous l'avez "masqué" (en mettant un masque pour cacher votre blessure) comme vous avez pu, vos réactions en sont le résultat et votre comportement.
Lorsqu'on commence à ne plus supporter certaines personnes ou avoir des réactions négatives envers elles il s'agit en réalité de cette injustice à travailler en soi. Plus nous attendons de faire ce travail, plus les expériences deviennent difficiles. Nous pouvons arriver à en faire une obsession et un sentiment d'injustice contre tout ce qui nous arrive.
Il est préférable de :
- admettre le nombre de fois que vous êtes injuste surtout avec vous-même,
- dire régulièrement "Voilà, j'ai mis tel masque, c'est pour cette raison que j'ai réagi de telle façon" * de cette façon vous saurait que votre autoguérison est bien avancée,
Et pour se guérir ?
Travailler sur les 4 étapes, à l'envers, c'est-à-dire :
devenir conscient du masque - RECONNAITRE
éprouver de la révolte et ressentir une résistance - ACCEPTER VULNERABILITE
vous donner le droit d'avoir souffert = lâcher prise envers parents - PARTAGER - SE FAIRE ACCOMPAGNER
redevenir soi-même, la personne que vous étiez avant de mettre le masque - S'AUTORISER DU BIEN-ETRE & RESPIRER
Quelques encouragements
On a tendance à reprocher aux autres ce qu'on se reproche, même inconsciemment. Ce qu'on vous reproche ne doit pas être pris à coeur (voir les 4 accords toltèques)
La première personne à qui montrer de la compassion est vous-même.
On cesse d'attirer des situations injustes lorsqu'on a bien travaillé sur la guérison de la blessure.
En travaillant vos propres peurs vous serez plus tolérants envers les blessures (et les comportements qui en découlent) des autres.
Lorsque les peurs sont travaillées elles se transforment en qualités et bénéficieront tout votre entourage.
Conclusion : pour guérir de ses blessures, s'autoriser à redevenir soi-même est le meilleur chemin. Si on vous dit que vous avez changé, alors oui il est vrai, vous pouvez répondre "oui j'ai fait tomber le masque et je suis devenu(e) moi-même".
* Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même, Lise Bourbeau
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